Blog du café des parents en deuil

Perdre un enfant ... un vide sidéral. 

Qu'est-ce qui m'a motivé pour créer une telle association alors que moi même je n'ai jamais vécu cette terrible épreuve ? 

Il y a quelques années la meilleure amie de ma fille aînée est décédée alors qu'elle avait tout juste 17 ans. 

La mort lorsqu'elle frappe la jeunesse est incompréhensible.  Comme disent les parents c'est "pas naturel".

Elle suscite alors la colère et le sentiment d'une profonde injustice. 

J'ai été au plus proche de cette enfant. Elle avait l'âge de la mienne. On est toujours tenté de se demander pourquoi certains.e.s et pas d'autres mais cette question est stérile et destructrice.

J'ai assisté à sa dégradation petit à petit. Le cancer dont elle ete atteinte lui a tout pris. J'ai touché du doigt le désarroi le plus profond de ses parents et l'ensemble de sa famille. J'ai pu constater les dégâts terribles. 

J'ai vu la société, peureuse, parfois juge, et fuyante. Comme si perdre un enfant était contagieux. Mais que peut-on dire ou apporter devant l'impensable ? Qui était là pour eux ?

La double peine de ces parents c'est l'isolement. Le vide sidéral que laisse l'enfant décuplé par le vide que laissent parfois amis, collegues, voisins... voir même certaines familles. 

Un vide que personne ne peut combler ni empêcher. 

Malgré tout je veux rester sur une note d'espoir. 

Oui la douleur restera à vie pour ces parents, mais comme tous le disent avec le temps elle le sera de moins en moins. Parfois il faut beaucoup de temps. 

Certains après des années viennent même à dire qu'ils ont transformé leur peine immense en bénédictions pour les autres. 

C'est ce qu'a fait NADINE mon acolyte. Elle même maman d'une jeune femme de 20 ans décédée elle aussi bien trop tôt. Nadine a voulu mettre toute sa couleur et espoir au service des autres et c'est naturellement qu'elle s'est jointe à moi pour accueillir les parents  .

Oui perdre un enfant est un vide incommensurable et c'est pour cela que cette association existe. Pour remplir de manière très légère et minuscule ce grand vide mais pour donner la possibilité à ces parents de se sentir moins seuls. 

Car beaucoup disent que même s'ils resteront toujours les parents de leurs enfants partis trop tôt.. ils ont du mal à revenir vers les parents lambdas.  "Parce qu'après on se comprend mieux entre parents qui avons vécu la même douleur "

Comme ça se comprend. Parce que, qui peut comprendre une telle douleur ? A part ceux qui l'ont vécue. 

Soyez les bienvenu.e.s

Nelly Hourcade 

Le deuil périnatal 

Le deuil périnatal est un deuil à part entière. 

Ce n'est pas parce que l'enfant n'est pas né , pour certains, qu'il n'a pas existé. La grossesse est un temps de vie  partagé.  Pour les mamans mais aussi certains papas. Et puis cet enfant existe déjà dans la tête et le cœur de ces parents parfois depuis avant la grossesse. 

C'est un deuil très difficile parce que bien souvent les parents n'ont pas encore connus leur bébé. Ils n'ont que des souvenirs à travers la paroi utérine. Pour ceux qui ont vecu la naissance de leur bébé et l'ont perdu avant ses 28 jours il y a ce sentiment d'arrachement. 

De toute façon un enfant meurt toujours trop tôt pour un parent. 

Ce qui est difficile pour les deuils perinataux in utero est que les parents sont les seuls à avoir un "vecu" avec leur enfant. Pour l'entourage cet enfant ne sera jamais visible et demeurera dans l'imaginaire. Ce qui entraîne bien souvent des paroles qui se veulent réconfortantes...mais qui ne le sont pas du tout .